Jef Van Staeyen

Catégorie : 2015 (Page 2 of 5)

c’est lui ! ❧

 

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Mise-à-jour du 12 mars 2016:  Cette petite bédé du 1er décembre 2015, qui démarre avec l’ancien bourgmestre de Molenbeek, n’a fait que gagner en actualité: >Le Soir, 6 mars 2016.   La réalité rejoint la fiction.

 

la fracture au sein du pays

“Écrire sans trembler” publia Le Monde des Livres vingt-six paroles d’écrivains (¹). Vingt-six textes en réplique aux attentats meurtriers du 13 novembre à Paris.
Belles et pertinentes (²), parfois divergentes.

Leur lecture, mardi soir dans le bus, cumulée avec toutes celles des jours précédents, souvent portées sur les symboles — “qu’est-ce qu’on attaque?” comme si ce n’était pas des gens en chair et os —, et sur le sens — mais est-il sensé de chercher un sens à ce qui n’en a pas? à vouloir comprendre un langage qui n’est que sang? — m’a créé comme un mal-aise. Auquel s’ajouta l’écho des réactions lointaines, que la presse nous relayait. Nous apprenions que le monde entier — ou presque —, par ses gestes, ses paroles, ses titres dans les journaux, ses couleurs rouges et bleues, était avec Paris. Un Paris réel? Ou un Paris symbole, qui se dresse en miroir à celui qui écrit? Réceptacle d’idéaux, de fantasmes et de frustrations.

Lisant, relisant ces textes, je me demandai si ce Paris là n’appartenait pas davantage au monde — à cette partie du monde qui écrit dans les livres et les revues, qui monte sur les planches et se met sous les projecteurs — qu’elle n’appartient à son propre pays. Je m’inquiétai de la perception de ce Paris là, de ce Paris célébré, dans les villages, les quartiers, les faubourgs.
Les événements, mais surtout l’ampleur et la nature de toutes ces réactions — “c’est mon Paris qu’on a voulu tuer” —, n’allaient-ils pas élargir une fracture déjà béante au sein du pays? La fracture avec tous les oubliés, qui vivent hors des textes (³) — sauf quand un père ou une mère tue ses propres enfants et met le feu à sa maison. “Drame familial à… On ne comprend pas”. La fracture qui rend inaudibles les souffrances et le désespoir. La fracture sans réponse. La fracture — enfin — qui se double du fossé entre le discours et les actes, entre les symboles, flonflons et tricolores de liberté, d’égalite et de fraternité, et le mépris de ces mêmes valeurs dans les politiques intérieure et extérieure du pays.

C’est chargé de ces pensées que le soir, je trouvai un bref article dans Libération — sur le web. Lisez-le: >La France n’est pas une terrasse, par Bérengère Parmentier, maître de conférences en littérature à l’université d’Aix-Marseille. Ne vous arrêtez pas à la photo qui l’accompagne, qui changera sans doute encore souvent. Mais suivez peut-être le lien qui se trouve à l’intérieur.

(¹) édition datée du 20 novembre 2015.
Le Monde publie aussi, vous l’avez vu, >les portraits des victimes des attentats, “pour qu’elles ne nous quittent plus”.

(²“percutantes”, allais-je écrire. Notre langage même, comme des balles et des bombes, n’est-il pas déjà trop violent? Même en dehors des stades, où l’on écrase les adversaires sportifs. Quels mots reste-t-il, quand on gaspille, dévalue les mots extrêmes?  “Nous sommes en guerre” a déclaré le président.

(³) Il y a des exceptions. >Quai de Ouistreham, Florence Aubenas.

 

trois pensées après une nuit de terreur ❧

1.
C’est la même terreur qui s’abat sur l’Europe et que les réfugiés ont fuie.
Seule l’ampleur diffère.
Car en Syrie, en Iraq et en Afghanistan, toutes les nuits ressemblent à celle que nous avons vécue. Des hommes, des femmes et des enfants assassinés. Des familles et des amitiés déchirées. Des vies brisées.
Les attentats sanglants devraient nous rapprocher des demandeurs d’asile.

2.
Je suis Paris.
Toute la terre — ou presque — sympathise avec Paris.
Pourquoi pas, aussi, Damas, Alep, Bagdad…?
Je suis Alep.

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3.
L’héroïsme et l’idéalisme ne sont pas des vertus en soi.
Tout dépend des objectifs qu’ils visent.
Tout dépend de ce qu’ils font aux gens.
Quand l’objectif est néfaste, quand il nuit aux gens, l’héroïsme et l’idéalisme sont un mal absolu.

 

carton rouge pour un Préfet

Le Préfet du Nord fait distribuer des >cartons rouges aux piétons (4€) et aux cyclistes (11€) dont les comportements sont, à son avis, à l’origine des mauvais chiffres pour la sécurité routière.

Il y a beaucoup à dire et à redire sur l’aménagement des rues, sur la place qui y est accordée aux uns et aux autres — ou sur celles qu’ils y prennent — et il y a beaucoup à dire et à redire sur le code de la route.  Mais, quels que soient les choix qui sont faits les concernant, ce dont nous avons tous besoin, c’est la bonne entente entre tous les utilisateurs de la rue, piétons, cyclistes, automobilistes, etc.
Il est dès lors regrettable que le Préfet, par ses initiatives récentes en matière de verbalisation, est en train de nous monter les uns contre les autres.  Les différentes catégories d’utilisateurs de la rue — qui sont souvent les mêmes personnes — risquent de vouloir se transformer en justiciers, pas seulement par une symbolique et plutôt gentille distribution de papillons en couleur, mais surtout par leurs comportements très concrets dans la rue, en devenant agressifs et dangereux.  Dans cette saison printanière, en soi favorable à un surplus d’agressivité routière, de telles attitudes sont la dernière chose dont nous avons besoin.  D’où cet appel à tous : s.v.p., gardons notre calme, et ne nous laissons pas emporter par l’exemple du Préfet.

Jef (piéton, automobiliste, passager des transports en commun, et occasionnellement cycliste)

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