Jef Van Staeyen

Étiquette : essais (Page 2 of 5)

plaisirs de la langue — Tortilla Flat ❧

The feeling in the house was the feeling of a rock when the fuse is burning in toward the dynamite.

“We have been his friends for years. When he was in need, we fed him. When he was cold, we clothed him.”
“When was that?” Pablo asked.
“Well, we would have, if he needed anything and we had it. That is the kind of friends we were to him. And now he crushes our friendship into the ground for a box of big candy to give to an old fat woman.”
“Candy is not good for people,” said Pablo.

“If thou wert a little more charitable with thy wine, these things would not happen.”

J’ai eu grand plaisir à lire Tortilla Flat de John Steinbeck: le plaisir de la langue, des sons, des mots et des phrases.

J’ai lu le livre trois fois. Une première pour le plaisir pur. La seconde un crayon à la main, en quête de citations et d’extraits, et avec un dictionnaire pour les mots que lors de ma première lecture j’avais préféré ignorer (cutting squid, quixotic, aeredales, drawn lashes, he broke mules…). Et une troisième pour vérifier. Avec autant de plaisir.

le Canal de Bourgogne ❧

reflets dans l’eau
un petit récit à propos des canaux en Bourgogne, et de Dieu en France
(août 2006)

170831-Bourgogne

Entre deux averses d’été, Hugo et moi sommes allés faire du vélo en Bourgogne.
L’une tomba le 3 août, alors que nous roulions, en voiture, les vélos sur le toit, la tente dans le coffre, de Lille à Pouilly-en-Auxois. L’autre tomba dix jours plus tard, quand nous rentrions.
Aucune canicule n’avons-nous subie. Plutôt des brumes, un peu de bruine et de pluie. Mais ce temps frais et nuageux était excellent pour le vélo et le camping, et pour découvrir les vieilles abbayes, les vieux châteaux, les villages et les villes de ce beau pays.

 

C’est ainsi que commence mon récit de quelques brèves vacances en vélo le long des canaux de Bourgogne. Avec de nombreuses digressions au sujet de la France, de Dieu et de la religion, et de la Science. Au sujet des certitudes et incertitudes. Et même des pères et des fils.
“Traité du Zen et de l’entretien des motocyclettes”, le livre cult de Robert M. Pirsig — son voyage avec son fils Chris — fait partie du récit. Mais l’influence de ce livre ne se limite pas à son contenu. Il y a aussi la forme, quand, à une histoire simple — faire du vélo le long de l’eau — j’ajoute mes réflexions à propos de mon nouveau pays et de ses habitants (La France et les français), à propos de la réligion et des sciences — qui ont constitué l’armature de mon éducation —, à propos des certitudes et des doutes, et même, à peine développé, du sens de la vie et comment le transmettre.
L’album comprend aussi des photos et des suggestions de voyage. Et des souvenirs, pas toujours très récents.

quand les voitures n’auront plus besoin de nous pour rouler

Malgré quelques déboires récents — dont un accident mortel — la voiture sans conducteur semble appelée à un bel avenir.  Inspiré par quelques lectures dans les presses et publications européennes et américaines, et par ce qui a pu se dire lors de colloques et de rencontres professionnelles, je me risque à un essai de prospective.

Je propose — ou suppose — cinq évolutions possibles:

  • l’augmentation de la capacité des voiries,
  • l’acceptation de trajets plus longs, pour tous types de déplacements, et donc davantage de kilomètres roulés,
  • la circulation de véhicules vides — et la question du stationnement à repenser,
  • des petits bus sans chauffeur: des réseaux capillaires de transports collectifs qui conforteront les réseaux capacitaires,
  • des wagons de marchandises autotractés et autopilotés, pour une révolution de l’exploitation des réseaux ferrés.

 

[Cet essai de prospective vient compléter ceux écrits en 2009 pour le Collège de prospective Nord-Pas de Calais.  “En 2040, je regarde par la fenêtre. Qu’est-ce que je vois.”]

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