Nicolas Sarkozy est un grand optimiste.

Le maire de Chalon-sur-Saone, Gilles Platret, a décidé de mettre fin aux repas de substitution dans les cantines scolaires de sa ville, où ils étaient pourtant proposés depuis plus de trente ans. Nicolas Sarkozy, président de l’UMP et candidat à la candidature pour les élections présidentielles de 2017, lui a apporté son soutien. “Si vous voulez que vos enfants aient des habitudes alimentaires confessionnelles, vous allez dans l’enseignement confessionnel”, a-t-il déclaré.
Enfin, les politiques s’intéressent aux vrais enjeux: les repas dans les cantines. D’ici 2017, doit penser Sarkozy, le duo Hollande-Valls aura mis fin aux petits problèmes qui gâchent la vie des français. Ils auront résorbé le chômage, réduit à néant le mal-loger, stoppé les pollutions de l’eau et de l’air, maîtrisé le changement climatique, vidé les prisons surpeuplées, arrêté l’insécurité routière et remis sur les rails le système de santé. (Qu’est-ce que j’oublie?) Ce qui permettra aux français — et à leurs élus , dont le futur président — de s’atteler enfin aux vrais problèmes: les cantines et leurs menus. Avec ou sans porc.

Dans Le Monde daté du 27 mars 2015, une poignée de personnes, dont Allain Bougrain-Dubourg, François-Olivier Giesbert et Sandrine Bélier, proposent la solution >”Le repas végétarien, le plus laïque de tous” (comme repas alternatif pour tous).
Bougrain-Dubourg et consorts ont de très bonnes raisons pour plaider pour l’alimentation végétarienne, mais ils ne s’en contentent pas. Car ils mettent en avant trois bienfaits, que je cite ici en ordre inversé. “Troisièmement, l’alternative végétarienne est écologique.” Ils ont raison. Tout-à-fait. “Deuxièmement, elle est bonne pour la santé.” Sans doute. Et, “Premièrement, elle est un vecteur de cohésion sociale, réunissant autour de la même table tous les enfants, qui ne sont plus stigmatisés. Indifférenciés, on ne distingue plus le musulman ou le juif qui évite le porc du végétarien qui évite la viande.”
Étonnant raisonnement: pour mieux vivre nos différences, vivez comme nous! disent-ils, considérant qu’un choix alimentaire, ou plus largement un choix religieux, un choix de vie, une éthique se réduit à ce qu’on ne fait pas.
Étonnante laïcité, qui consiste à additionner les interdits.