(Ceci n’est qu’une miette, une rognure d’un voyage que je viens de faire par huit villes du Nord-Ouest de la France. D’autres textes suivront, et peut-être réunirai-je ensuite l’ensemble dans un texte plus long et complet.)

 

Voilà ce qu’il m’a été donné de voir à Saumur, dans son église Saint-Pierre: un Rubens! (ou presque). La pancarte “école hollandaise” qui l’accompagne a de quoi étonner l’anversois que je suis.
L’œuvre (1862) doit être de la main de Ferdinand De Braekeleer le vieux (Anvers 1792-1883), père de Ferdinand le jeune (1828-1857) et du célèbre Henri (1840-1888), oncle d’un autre Ferdinand Adrien (1818-1904) et, par sa sœur, beau-frère d’Henri Leys (1815-1869). Une famille de peintres anversois.
Ferdinand De Braekeleer a contribué à la restauration des triptyques de Rubens dans la cathédrale Notre-Dame d’Anvers: l’Érection de la croix et la Descente de croix, dont cette toile à Saumur est une copie.

De vrais Rubens, j’en ai toutefois rencontré dans les musées des beaux-arts de Rouen (l’Adoration des Bergers, vers 1615, initialement à Aix-la-Chapelle); de Caen (Abraham et Melchisédech, vers 1615-1618, initialement à Cassel, en Allemagne); et de Tours (Vierge à l’Enfant et Portrait des Donateurs les Époux Alexandre Goubau et Anne Antoni, entre 1608 et 1621, initialement dans la cathédrale d’Anvers). Des saisies révolutionnaires, distribuées sur les musées de province.
Ces Rubens sautent aux yeux: par leurs compositions, leurs carnations, et les attitudes et visages des personnages représentés, ils dépassent en force et en beauté l’immense majorité des œuvres présentes dans ces musées.