Aujourd’hui n’est pas la journée internationale des femmes. Toutefois, je réunis ici ces quelques pensées: bravo pour ces femmes. [À vrai dire une traduction incomplète d’un texte néerlandais. Incomplète, car le texte original renvoie parfois vers d’autres textes… en néerlandais.]

  • Bravo pour les femmes qui par leurs accusations et leurs témoignages ont fait vaciller et puis chuter le prédateur sexuel H.W.  Cela doit leur avoir demandé beaucoup de force et de courage, et leur fait revivre d’immenses souffrances, mais ce qu’elles ont réalisé et mis en mouvement est impressionnant. Les dérives qui se sont produites en marge du spin-off de leur action ne doivent leur être imputées.
    [Suit le conseil de lire Missoula que l’auteur Jon Krakauer, mieux connu pour Into the Wild, a publié en 2015, au sujet de viols et de leur traitement, ou absence de traitement, par les tribunaux et les pouvoirs publics et universitaires de Missoula, dans le Montana. Les Presses de la Cité ont publié une traduction française en octobre 2016 sous le titre Sans Consentement. À partir de la traduction néerlandaise, qui était sortie en janvier 2016, j’avais, pour ma part, écrit une brève synthèse, publié sur ce site. Entre 2011 et 2014, des femmes comme Cecilia Washburn (victime, un pseudonyme) et Gwen Florio (journaliste au quotidien local Missoulian) ont fait à Missoula, mais pas toujours atteint, ce que d’autres ont réalisé à l’échelle mondiale entre 2017 et aujourd’hui, voire au-delà. Le livre permet de comprendre ce qui, à une puissance carrée, a été en jeu à Manhattan.]
  • La Belgique a un gouvernement, constitué de deux femmes: Sophie Wilmès et Maggie De Block, la première comme chef de gouvernement, la seconde comme ministre de tout ce qui compte vraiment: la santé publique. [C’est Pierre Kroll, il y a quelques jours, dans Le Soir, qui a attiré l’attention dessus.] À l’image de Gerald Ford, devenu président des États-Unis par un jeu de chaises, Sophie Wilmès a fini par devenir Premier Ministre de la Belgique, la première femme à cette place de la hiérarchie politique  [pas très démocratique comme processus, faut dire]. Sans doute n’a-t-elle jamais pensé qu’elle devrait piloter le pays à travers la pire crise qu’il a connue depuis le début des années 1960.
    Maggie De Block est médecin et, depuis octobre 2014, ministre des affaires sociales et de la santé publique. Depuis le départ de la N-VA du gouvernement fédéral, le 9 décembre 2018, elle a également le portefeuille de l’asile et de la migration (qu’elle avait déjà eu de 2011 à 2014), où elle doit remettre droit ce qui les années passées a été mis de travers.
    C’est ces deux femmes qui actuellement rassemblent les forces du pays en imposent les décisions nécessaires pour réduire les dégâts humains et matériels et les souffrances que le Coronavirus peut causer. Les affaires courantes courent vite de nos jours.
    [Complément: Quelques jours après la rédaction de ce texte, des critiques se sont exprimées au sujet du manque de masques de protection, et sur le parcours hasardeux des nouvelles livraisons, un problème auquel sont confrontés, outre la Belgique, de nombreux pays voisins.]
  • Entretemps, Ursula von der Leyen (de point de vue politique pas vraiment ma tasse de thé, et dont la fonction résulte également d’un marchandage politique) peut essayer de mettre d’accord les institutions européennes et les 27 pays membres pour des sujets aussi simples que le Brexit (les tractations actuelles sont plus importantes que ce qui a été négocié auparavant), un nouveau budget (qui doit être ambitieux et économe), une transition verte, un conflit avec la Turquie et des mésententes avec les États-Unis, des réfugiés de guerre en Grèce et à la frontière grecque, une population de plus en plus méfiante, une économie traînassante et maintenant… la crise du Corona. [Mais peut-être certaines solutions deviennent-elles plus faciles à identifier et à mettre en œuvre quand on voit les problèmes ensemble.]
  • Et, puisque je suis sur ma lancée, je suggère la lecture (oui, en néerlandais) de la chronique de Mia Doornaert dans De Standaard du 5 mars 2020: Generatie Watjes — Génération Chouchoutée. Les Jeunes qui de nos jours agissent [une regrettable généralisation, je trouve], dans le domaine de la culture, de l’université, des médias ou de la pensée, ne veulent pas, comme en soixante-huit, ‘interdire d’interdire’, mais plutôt baillonner autant de monde que possible.
    C’est une réaction courageuse, pertinente et bienvenue à tant d’actions récentes de censure, d’Ottawa via Paris jusqu’à Bruxelles — elle aurait pu mentionner Lille. Mais j’aurais préféré que parlant de l’attitude des jeunes, elle n’y inclue pas ce qu’elle considère comme le simplisme fanatique de la mobilisation pour le climat, incarné par Greta Thunberg. (tiens, encore une femme !)
    [En passant, elle mentionne le livre, alors annoncé, mais publié depuis, de Caroline Fourest, Génération offensée: de la police de la culture à la police de la pensée.]