On les voit rarement à la campagne. On les voit quelquefois sur la route, dans ces gros camions aux petites ouvertures. On ne les voit pas en ville. Ni dans une gare ou un aéroport. On ne les voit pas dans les supermarchés, sauf en tranches fines sous plastic. Mais ils existent: le bétail.
Voici des chiffres trouvés sur le >web, que j’aime présenter sous forme graphique. Le cheptel mondial croît rapidement. Le poids total de tous les animaux d’élevage est estimé à 1000 milliards de kilos, soit deux fois le poids total de tous les êtres humains (500 milliards de kilos), et vingt-cinq fois le poids total des mammifères “sauvages” (40 milliards de kilos), vivant dans les steppes et forêts vierges ou dans les landes et bois. Même avec une marge d’erreur (par exemple 20, ou peut-etre 60 milliards de kilos pour les mammifères vivant dans la nature…), les proportions impressionnent.
Graphiquement, voilà ce que ça donne.
Ou ça.
Existe-t-il image plus claire de l’anthropocène que celle de ces chiffres?
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Notre monde est un monde fini, nous le constatons toujours plus. Nous le voyons aussi dans la relation entre la ville et la nature. Les villes étaient des îles au milieu des campagnes, qui étaient des îles au milieu de la nature. Aujourd’hui, c’est la nature qui se maintient en îles. Très simplifié, voilà à quoi ça ressemble.
À la fin, il ne restera pour la nature qu’une sorte de parc naturel.
Et: Le tourisme, est-il le dernier soubresaut de notre nostalgie d’un monde qui n’est plus?