Jef Van Staeyen

Étiquette : covid (Page 3 of 4)

voisins en temps de corona ❧

acht fotos buren in tijden van corona

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À travers ces quelques photos, je veux partager avec vous comment se comporte mon quartier en temps de corona. Pas trop mal, je dirais. Avec les draps aux fenêtres, les dessins aux grands cœurs, les ours et les ballons…
Ce que vous ne voyez pourtant pas sur mes photos, c’est les gens: les promeneurs, les cyclistes, les gens dans le parc, ou installés sur une chaise devant chez eux, sur le trottoir — comme je ne l’avais plus vu depuis fort longtemps. Je ne suis pas doué pour la photographie des gens, surtout inconnus, et, de surcroît, nous mouvons tous sur les limites de ce qui est permis. En ces temps de corona. Autant ne pas prendre en photo.

L’urbaniste Nicolas Soulier a publié en 2012 Reconquérir les rues. Ses collègues, dont moi, l’ont tous lu, mais pas assez appliqué. Il y plaide pour les “frontages” (les jardinets donnant sur la rue) comme espaces de transition entre les habitations (privées) et la rue (publique). Ce que dans une ville comme Montréal on voit bien. [Lisez ici mon reportage photo au sujet des rues de Montréal.] La qualité et l’habitabilité d’une rue dépend beaucoup de ces espaces de transition, et de la façon dont ils sont aménages et utilisés. Elle dépend aussi de l’échelle des bâtiments, où chaque porte dessert un nombre limité de logements: il y a beaucoup de portes dans la rue, elles se suivent à courtes distances, les fenêtres et les balcons donnent sur la rue, et aucun logement n’est trop éloigné (placé en grande hauteur), car pour ceux qui habitent trop haut, la rue n’existe même plus. Les “frontages” sont végétalisés (j’évite le verbe “plantés” et ses contresens), et ils accueillent les vélos, les poubelles et les rampes d’accès, voire quelques tables et bancs pour s’asseoir dehors. On y est à la fois dehors et dedans, et on peut bavarder avec un passant sans sortir de chez soi ou de l’y accueillir.
Ce que j’ai vu lors de ma promenade “corona” confirme les idées de Nicolas Soulier: on aperçoit très peu d’ours, de draps ou de dessins aux fenêtres des grands immeubles, qui parfois ne donnent même pas sur une rue.

samedi 4 avril 2020, lever du soleil dans ma chambre ❧

Je ne sais pas si cette œuvre va me permettre d’être publié dans le journal De Standaard (qui fait paraître des reportages faits par des photographes condamnés à ne pas voyager), toujours est-il que moi aussi je me suis lancé dans la nouvelle discipline de la photographie domestique. Même avant de me lever.

20 plaatjes van de zonsopgang in mijn kamer

Je raconte. Mon appartement est très ensoleillé. Le séjour coté rue est baigné de lumière. Mais les chambres côté jardins n’ont que très peu de soleil. Les matins passés, je me suis émerveillé de la façon dont le soleil du matin éclaire lentement les murs de ma chambre. D’abord avec un grand rectangle aux contours flous. Sa couleur est froide, c’est la lumière du ciel. C’est ensuite que se dessinent, lentement, du haut vers le bas, des rectangles plus étroits, aux contours plus nets, et d’une couleur chaude. C’est la lumière directe du soleil, qui reproduit les silhouettes des fenêtres. Or ces bandes se déplacent avec le soleil, avant de disparaître, et de ne revenir que le lendemain, pendant que d’orange elles deviennent jaunes et puis blanches. En tous cas pour nos yeux. J’ai pris ces photos en position couchée (au lit), avec un petit Canon PowerShot SX200 IS au réglage automatique dans la main.

Post scriptum: pourquoi avons nous un mot pour l’ombre, mais pas pour les taches de lumière dans un espace ou sur une paroi sombres ?

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