Jef Van Staeyen

Catégorie : Essais (Page 3 of 7)

mécrochages aux Beaux-Arts à Lille


réflexions sur Marie-Madeleine

Un Rubens qu’on ne voit pas bien, une statue en bronze qui s’envole, alors que son sujet et sa forme expriment la force de la gravité, et des abus de symétrie dans les intérieurs hollandais, le beau Palais des Beaux-Arts de Lille a quelques faiblesses dans la qualité des accrochages:  mécrochages aux Beaux-Arts à Lille.

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En 2014, quand j’interrogeai la conservatrice en chef au sujet du Rubens — la Descente de Croix — elle prit le temps de me répondre:  “De fait, nous savons que le tableau de Rubens “La descente de croix” n’est pas bien positionné et nous envisageons de lui procurer une nouvelle place afin de permettre une meilleure appréciation de l’œuvre. Cela signifie cependant remanier l’accrochage de cette salle 2 et peut être même de la salle 1, c’est à dire un travail de réflexion complexe. Le projet est donc à l’étude mais en raison du calendrier de nos évènements, dont vous devez avoir connaissance, la mise en oeuvre ne sera pas possible avant plusieurs mois.”

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post-scriptum (18 juillet 2020): un tournant aux Beaux-Arts à Lille

visages du Rouergue — Gérard Vabre photographe

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Le Moulin de Roupeyrac, à Durenque, en Aveyron (ou Rouergue), est la maison natale de François Fabié, écrivain et poète rouergat, qui vécut de 1846 à 1928. C’est également un musée, lieu d’expositions, d’activités culturelles et de loisirs.
Du 25 juin au 3 septembre 2011, à l’initiative de l’association l’Amitié François Fabié et de son président Jean-François Costes, cette maison a accueilli une petite sélection de photos de Gérard Vabre. Il y raconte son village — Sever — et surtout ses habitants: visages du Rouergue.

De 1977 (il avait alors 23 ans, et étudiait la sociologie à Toulouse) à 2010 (il est urbaniste à Cherbourg), ce sont 39 photos ou groupes de photos que Gérard Vabre présentait dans cette exposition. Prises lors de ses nombreux retours dans son pays, elles montrent son amour des gens, et son émerveillement, qu’il partage avec nous.

Gérard Vabre m’avait demandé de réaliser ensemble le catalogue de l’exposition. Ce me fut un plaisir. Voici son contenu:

Sous les photos d’hier se cachent les images de demain. Les images d’une réconciliation attendue : réconciliation avec la nature, réconciliation avec le travail, réconciliation avec nous-mêmes. L’œil du photographe nous montre l’essentiel. Il voit encore — non : il voit déjà — ce que nous autres, nous n’avons pas perçu. Là est tout l’intérêt de cette exposition. Photographier, c’est voir, et c’est choisir. Parfois, comme ici, c’est l’art de pré-voir l’avenir.

plaisirs de la langue — Tortilla Flat ❧

The feeling in the house was the feeling of a rock when the fuse is burning in toward the dynamite.

“We have been his friends for years. When he was in need, we fed him. When he was cold, we clothed him.”
“When was that?” Pablo asked.
“Well, we would have, if he needed anything and we had it. That is the kind of friends we were to him. And now he crushes our friendship into the ground for a box of big candy to give to an old fat woman.”
“Candy is not good for people,” said Pablo.

“If thou wert a little more charitable with thy wine, these things would not happen.”

J’ai eu grand plaisir à lire Tortilla Flat de John Steinbeck: le plaisir de la langue, des sons, des mots et des phrases.

J’ai lu le livre trois fois. Une première pour le plaisir pur. La seconde un crayon à la main, en quête de citations et d’extraits, et avec un dictionnaire pour les mots que lors de ma première lecture j’avais préféré ignorer (cutting squid, quixotic, aeredales, drawn lashes, he broke mules…). Et une troisième pour vérifier. Avec autant de plaisir.

le Canal de Bourgogne ❧

reflets dans l’eau
un petit récit à propos des canaux en Bourgogne, et de Dieu en France
(août 2006)

170831-Bourgogne

Entre deux averses d’été, Hugo et moi sommes allés faire du vélo en Bourgogne.
L’une tomba le 3 août, alors que nous roulions, en voiture, les vélos sur le toit, la tente dans le coffre, de Lille à Pouilly-en-Auxois. L’autre tomba dix jours plus tard, quand nous rentrions.
Aucune canicule n’avons-nous subie. Plutôt des brumes, un peu de bruine et de pluie. Mais ce temps frais et nuageux était excellent pour le vélo et le camping, et pour découvrir les vieilles abbayes, les vieux châteaux, les villages et les villes de ce beau pays.

 

C’est ainsi que commence mon récit de quelques brèves vacances en vélo le long des canaux de Bourgogne. Avec de nombreuses digressions au sujet de la France, de Dieu et de la religion, et de la Science. Au sujet des certitudes et incertitudes. Et même des pères et des fils.
“Traité du Zen et de l’entretien des motocyclettes”, le livre cult de Robert M. Pirsig — son voyage avec son fils Chris — fait partie du récit. Mais l’influence de ce livre ne se limite pas à son contenu. Il y a aussi la forme, quand, à une histoire simple — faire du vélo le long de l’eau — j’ajoute mes réflexions à propos de mon nouveau pays et de ses habitants (La France et les français), à propos de la réligion et des sciences — qui ont constitué l’armature de mon éducation —, à propos des certitudes et des doutes, et même, à peine développé, du sens de la vie et comment le transmettre.
L’album comprend aussi des photos et des suggestions de voyage. Et des souvenirs, pas toujours très récents.

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